À Gaza, le massacre à domicile clos de la population se poursuit. Mardi, le bombardement massif de Jabaliya au nord de l’enclave a fait des dizaines de victimes. Un cratère géant se dresse désormais au milieu de ce camp de réfugiés palestiniens, qui était jusqu’à présent le plus densément peuplé de Gaza.
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Les bombardements israéliens continuent de cibler sans relâcher l’enclave palestinienne. Des bombes qui soufflent des immeubles entiers, broient la pierre et briser les hommes. Mardi 31 octobre, le bombardement du camp de Jabaliya, qui abrite 116 000 réfugiés dans l’enclave palestinienne, a fait « plus de 50 » morts et des centaines de blessés, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. « C’était une scène de tremblement de terre », a rapporté à l’AFP un habitant du camp, Ragheb Aqel, âgé de 41 ans, face au cratère qui se dresse désormais au milieu du camp.
L’armée israélienne a confirmé ce bombardement précisant qu’elle avait visé avec succès Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l’attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël, et qui se trouvait dans « un vaste complexe de tunnels souterrains d’où il dirigeait les opérations ». Jonathan Conricus, porte-parole des forces israéliennes, a souligné que l’armée avait appelé les civils à évacuer à de nombreuses reprises le nord de la bande de Gaza, une « zone de guerre ». Il a ajouté espérer qu’ils « prendront la bonne décision et évacueront vers les zones plus sûres du sud ». Mais le sud est aussi régulièrement soumis aux bombardements israéliens depuis le début du conflit. Il n’y a pas de plus « aucun endroit sûr » où se réfugier, ont dénoncé l’ONU et les organisations humanitaires.
« Nous sommes en train de payer pour un crime que nous n’avons pas commis »
Hassan Jaber, la gorge nouée, la voix qui tremble, envoie un message à notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhélifa. « Je ne parviens pas à mettre des mots sur ce que je vois… La situation ne fait qu’empirer. La mort est partout. Les morts sont dans les rues. La destruction. Les maisons s’écroulent sur la tête de leurs occupants. Ils ne font aucune différence entre civils et cibles militaires. D’ailleurs moi, je ne vois aucune cible militaire autour de moi… Ils sont juste en train de détruire méthodiquement tout ce qu’ils peuvent détruire. »
À Gaza, Hassan Jaber est journaliste, un intellectuel respecté. Il collabore avec RFI depuis des années. Au début de la guerre, il a dû quitter sa maison avec sa famille. Aujourd’hui, il est exténué. « Je n’ai jamais vu ce genre de bombes, jamais vu ce genre d’avions qui nous bombardent. Il y a tellement de morts que nous ne savons plus qui a été tué et qui est encore en vie. J’espère qu’un jour, on pourra se revoir si la vie nous le permet et si la vie redevient comme avant. »
Pris dans l’engrenage de la guerre, Hassan, comme tous les civils gazaouis, prie pour un cessez-le-feu. « Nous sommes en train de payer pour un crime que nous n’avons pas commis », se désole-t-il.
Plusieurs pays ont décrété le bombardement de civils à Jabaliya. L’Arabie saoudite a été condamnée mercredi « avec la plus grande fermeté » les frappes, qui ont « tué et blessé un grand nombre de civils innocents ». De son côté, le Qatar, impliqué dans les tentatives de résolution de la crise des otages aux mains du Hamas, a condamné « un nouveau massacre » et à mis en garde contre des opérations susceptibles de « saper les efforts de médiation ».
Mardi soir, la Bolivie a quant à elle annoncé rompre ses relations diplomatiques avec Israël, pour dénoncer « fils offensant disproportionné », selon elle. Le Chili et la Colombie ont eux aussi déclaré rappeler leurs ambassadeurs basés à Tel-Aviv.
(Et avec AFP)
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