Elle ne mâche pas ses mots. Alors que paraît La Meute, l’enquête coup de poing sur les coulisses de La France insoumise, Clémentine Autain livre un témoignage précieux, ce jeudi matin, au micro de RMC-BFMTV. Anciennement très proche de Jean-Luc Mélenchon avant d’être victime de la purge du mois de juin 2024, l’élue dit désormais tout le mal qu’elle pense de son ancienne famille et de ses figures emblématiques.

« Ce livre, au fond, il explique pourquoi j’ai rompu avec La France insoumise », affirme, d’emblée, la députée, qui a conservé son siège à l’Assemblée malgré le désaveu des Insoumis. « Les débats stratégiques ne sont pas réglés de façon démocratique », poursuit-elle, évoquant une « culture viriliste de l’intimidation ».

Une méthode qui se révèle contre-productive sur le long terme : « À la fin, cela se retourne contre nous, car dans la durée, c’est délétère. ». Et d’insister sur l’enjeu démocratique, qu’elle juge fondamental, à l’intérieur même des partis : « Au XXI^e siècle, la démocratie est fondamentale pour être crédible aux yeux des Françaises et des Français. Puisque nous défendons pour le pays une exigence de davantage de démocratie, cela suppose donc que nous soyons, nous-mêmes, ceux qui font vivre cette démocratie ».

Mélenchon en 2027 ? « Je n’y crois pas »

Dans ce contexte, l’élue affirme ne plus croire à une victoire du leader insoumis en 2027 : « En l’état, je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon puisse accéder à l’Élysée. » Pour elle, seul un rassemblement des partis de gauche et des écologistes pourrait permettre cette victoire. Une union dont LFI serait structurellement incapable, explique-t-elle : « C’est l’un des problèmes de cette culture politique : elle empêche que La France insoumise soit le moteur de ce rassemblement indispensable à la victoire. »

Le dossier Chikirou : « Oui, elle m’a dit ‘tremble’ »

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Autre sujet sensible évoqué dans La Meute : le rôle de Sophia Chikirou, communicante historique de Jean-Luc Mélenchon. Les auteurs y évoquent sa relation intime présumée avec le leader insoumis, qualifiée de « secret de Polichinelle » dans les salons parisiens, mais aussi son rôle au sein du parti. Une influence confirmée par Clémentine Autain, sur le plateau de BFMTV, qui a évoqué les menaces dont elle a été la cible de la part de compagne présumée du chef du parti : « Oui, elle m’a dit « tremble », bien sûr », lâche-t-elle.

Mais la députée refuse d’apparaître comme une opposante revancharde. « Je suis là pour regarder devant. Il ne reste que deux ans avant la présidentielle, et nous avons aussi des échéances municipales. » fait savoir celle qui se verrait bien candidate, aussi, en 2027. Mais, avertit-elle : « Il ne suffira pas de taper sur Jean-Luc Mélenchon pour construire une alternative politique. »