Moins d’un an après son arrivée dans les rangs du Rassemblement national au Parlement européen, Malika Sorel a pris la décision de claquer la porte du parti à la flamme. L’information, d’abord relayée dans la presse par Libération, a été confirmée par la principale intéressée sur son compte X (ex-Twitter) ce samedi 19 avril. Si dans son post, l’essayiste a tenu à rappeler qu’elle n’a « jamais été membre du Rassemblement national », cette dernière confie « être déçue » après sa décision de rejoindre les troupes de Jordan Bardella, elle qui « pensait pouvoir être utile à la France ».

Faisant partie du groupe « Patriotes pour l’Europe » auquel est affilié le RN au Parlement européen, Malika Sorel explique être aujourd’hui prise d’un « inconfort croissant » à mesure qu’elle se retrouve confrontée à « une logique de groupe oppressante qui impose de renoncer à tout degré de liberté et annihile toute possibilité de réflexion intellectuelle ».

Appels à la démission

Pour autant, pas question pour l’ancienne numéro 2 de la liste RN pour les élections européennes de démissionner. Comme l’a précisé sur son site Internet le Parlement européen, l’eurodéputée reste toujours membre du groupe « Patriotes pour l’Europe » à la tête duquel se trouve Jordan Bardella, mais à présent « sans parti ».

Cette décision est loin de plaire à certains élus du parti à la flamme qui ont appelé l’élue à quitter ses fonctions. « Aujourd’hui, vous vous dites déçue. Soit. Mais ce n’est pas le Rassemblement national qui a changé depuis l’élection, c’est votre position personnelle. Et la moindre des cohérences, quand on rejette totalement un mandat, c’est de le rendre à ceux qui vous l’ont confié », a écrit le député RN Lionel Tivoli. D’autres sont quant à eux plus sévères. « Par ce choix, vous donnez raison à tous ceux qui ne voyaient en vous qu’une opportuniste sans colonne vertébrale. […] Par dignité, madame, démissionnez », a lancé le député José Beaurain quand son collègue Christophe Barthes, lui, traite purement et simplement Malika Sorel d’« espèce de malhonnête ».

Fille d’Algériens, née en France et ancienne membre du Haut Conseil à l’intégration lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, Malika Sorel avait créé la surprise en mars 2024 en annonçant rejoindre le RN pour les élections européennes dans un souci de participer « à la recomposition française ». Une décision qui, à l’époque, avait fait l’effet d’une bombe et ce, alors même que l’essayiste avait soutenu par le passé tour à tour Dominique de Villepin et François Fillon.